Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
L'homme de Kaboul
22 février 2011

Oussama l'Afghan

Par Richtoo

L’Afghanistan, un pays, une terre ou le citoyen lambda n’appréhende pas les enjeux de la présence occidentale. Près de quatre cents pages plus tard « L’Homme de Kaboul » m’a ouvert les yeux sur les turpitudes de ce monde. Une écriture fluide et nerveuse à la fois m’a emmené dans ces contrées lointaines. Sous forme de roman, Cédric Bannel nous montre ce qu’est la réalité de certains conflits qui agitent la planète. Des personnages attachants, une documentation et une excellente connaissance du terrain font de cette histoire un livre qui interroge. Oui au travers d’Oussama (prénom oh combien célèbre) et de ses collaborateurs, nous pénétrons dans les arcanes de la police afghane. Nous sommes atterrés et souvent surpris par les dégâts engendrés par la cupidité, la bassesse et le pouvoir. Ici le cocktail épouse la rudesse du sol, le poids des traditions et de l’obscurantisme. Ce curieux mélange nous fait approcher au plus près la géopolitique qui secoue cette région. Des intérêts et des enjeux font s’affronter des officines paramilitaires sous couvert de sécurité. Et au milieu de ce marigot nauséabond, un peuple qui souffre, un peuple déchiré, démembré, ou les femmes sont les premières victimes de mentalités moyenâgeuses.  Corruption et religion cohabitent harmonieusement sous le regard bienveillant du pouvoir en place.

Bref un livre choc, sur un sujet plus près de nous qu’il n’y parait. Cédric Bannel a réussi le tour de force de me faire aimer ses héros, de me donner envie de connaître davantage cette culture et son histoire.


Je ne peux terminer ce petit billet sans y joindre ce texte que j’ai écris en mai 2001 :

« Femmes Afghanes »

Fléau et honte de cette humanité

Avec vain prétexte de fanatisme

Croyances révolues obscurantisme

Souffrances drapées uniformité

Cœurs et chairs femmes afghanes

Désir et beauté ont fuis vos visages

Désespérance encrée à vos rivages

Qu’ont-ils fait belles persanes 

Perdues couleurs du raffinement

L’art a quitté son berceau oriental

Destruction et néant en délire total

Pourquoi ce tortueux cheminement

Elles ont laissé leurs beaux effets

Pour vivre nues derrière les grilles

Leurs âmes tristes sont en vrilles

L’intégrisme assène ses méfaits

Ils revivent des passés médiévaux

Fragiles et fortes dans leur camisole

Qui du monde par contrainte isole

Elles rêvent au galop des chevaux

En songe loin elles se profilent

Fuyant et jetant leurs détresses

Telle Ariane dans leur forteresse

De l’écheveau elles suivent le fil

Luttant habilement contre l’ignorance

Avec certitude passion et flamme

Le courage est la vertu de ces femmes

Puisant en solitude force et résistance

Derrière leur dur grillage de barbelé

Elles pensent à la soie et la dentelle

Pour redevenir enfin belles et telles

Beautés maquillées aux fleurs de lait

Belles Persanes aux doigts de fées

Où sont vos chefs d’œuvres en lacis

Paysannes dans la fraicheur des oasis

Oublierez-vous un jour leurs méfaits

Vous êtes la création et l’énergie

Ils sont les geôliers de leur prison

Vous êtes gardiennes de la raison

Ils sont la nuit la fin de la bougie

Votre guerre s’appelle la vraie vie

L’espoir guide et éclaire votre regard

Vous l’abordez sereinement sans fard

En construisant peu à peu vos envies

Esclaves des fous femmes afghanes

Ah non seulement des prisonnières

Malgré l’habit droites fières et altières

Comme vos mères belles persanes 

Avec l’appui de chaque cœur qui bat

Femmes avec vos corps et vos mains

Vous façonnerez et construirez demain

Lumière et liberté sont votre combat

Publicité
Publicité
Commentaires
Publicité