Une enquête de vérité
La différence entre un bon livre et un mauvais livre est qu'un bon livre, tu l'ouvres et tu le lis, alors que le mauvais livre, tu l'ouvres et tu le lis.
En ce sens, le livre de Cédric Bannel est un bon livre, car il est lecture d'ouverture.
C'est un de ces livres dont la lecture nous ouvre à un monde qui ne nous est pas familier. Liés par le fil des pages, on se retrouve pris dans un voyage entre le moyen-orient et l'occident, à la découverte d'une inter-culturalité dont les traits les plus vifs affinent notre portrait de l'humanité.
Deux univers qui se rencontrent: un Afghanistan déchiré entre tensions religieuses, ethniques et politiques et une Suisse traversée de ses inégalités sociales et économiques.
Deux hommes avec une même soif de justice qui prennent lentement conscience que leur loyauté et leur intégrité ne sortira pas indemne de leur quête de vérité. Entre Nick, le jeune analyste suisse dont les yeux s'ouvrent au fur et à mesure que son univers s'écroule et Oussama Kandar, ancien combattant contre les talibans dont les avancées de son enquête se font au rythme de ses prières.
Les personnages se rencontrent vêtus de préjugés et ce n'est qu'en se découvrant que les clichés font apparaître cette terrifiante vérité: le monde de l'homme de Kaboul n'est pas noir et blanc, il est ocre. Mélange de sable et de sang, de poussière et d'argent.
Le monde décrit n'est pas forcément juste, certes, la réalité d'un pays ne saurait être dépeinte en quelque pages, mais ce qui demeure est une véritable expérience; une plongée dans un univers aux valeurs étrangères qui a le mérite de dépayser.
Le livre de Cédric Bannel n'est pas à recommander, il est à lire, car il n'est pas une histoire qui vaut le détour, mais bien une invitation à un voyage que trop décrire ne ferait que desservir.