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L'homme de Kaboul
14 mars 2011

Chronique d'un best-seller

Par Melhao

L’intrigue :

Kaboul, Afghanistan, de nos jours.

Oussama Kandar, chef de la brigade criminelle de Kaboul, est averti du suicide d’un homme d’affaires afghan. Surpris, car si les attentats suicides y sont malheureusement monnaie courante, le suicide est peu répandu en Afghanistan, il décide de se rendre sur les lieux. Sur place, le ministre de la Sécurité, son supérieur direct, insinue que l’affaire ne mérite pas de s’investir dans une enquête. Rigoureux, Oussama procède cependant à l’inspection de la scène et trouve rapidement des indices corroborant ses doutes face à la thèse du suicide : absence de traces de poudre sur les mains du cadavre, et présence de déodorant indiquant qu’il se serait apprêté avant de mourir…

Ainsi débute le mystère qu’Oussama s’efforcera de résoudre avec acharnement, envers et contre tous, avec l’aide de ses fidèles adjoints, et qui les entraînera dans les méandres d’une affaire complexe, dont les implications dépasseront de loin les frontières de l’Afghanistan.

Berne, Suisse, au même moment.

Nick et Werner, deux jeunes analystes travaillant pour le compte d’une structure « très discrète », l’Entité, sont contactés par un indicateur qui leur apprend où se trouve un fugitif activement recherché, dans le cadre d’une mission top secrète et top priorité.  Excité, et fier d’avoir obtenu l’information, Werner contacte le « général » qui dépêche une troupe de « K » sur les lieux, des hommes de terrain surentraînés, à la réputation héroïque entourée de mystère et de crainte. Frustré d’être ainsi laissé à l’écart, Werner convainc Nick de partir à la recherche du fugitif de leur côté, à l’insu du général. Une expédition qui se soldera par une nouvelle disparition du fugitif et le décès accidentel de Werner, laissant Nick avec entre les mains un dossier énigmatique retrouvé dans les affaires du fugitif, et dans le cœur l’obsession de comprendre les enjeux qui y sont associés.

A partir de là, nos deux héros vont se lancer chacun de leur côté dans une enquête aux multiples rebondissements imbriquant au fur et à mesure les différentes pièces du puzzle pour aboutir à un dénouement commun.


 Les personnages :

Deux personnages principaux donc, Oussama Kandar et Nick Snee, que tout semble opposer mais qui se retrouvent dans leur quête de justice et de vérité.

Oussama est un héros : physiquement impressionnant par sa taille, compétent dans ses fonctions, intègre dans sa moralité. On s’attache à ce personnage, très humain, que l’on suit dans son enquête, mais également dans sa vie privée, et sa relation avec sa femme.

Nick est presque un antihéros : intellectuel avant tout, il se retrouve comme pris dans une aventure pour laquelle il n’était pas taillé.

Le Mollah Bakir, autre personnage clef de l’intrigue, est à mon sens le plus ambivalent : taliban modéré, il milite pour un pouvoir religieux, mais sans les excès du régime précédent. Il accordera son aide à Oussama, pour servir ses propres intérêts, et l’on se demandera un moment dans quelle mesure il sera digne de confiance.

La plupart des autres personnages sont plus manichéens : bons ou méchants, ce caractère est clairement affiché, et ils ne dévient pas de leur orientation au fil de l’histoire.


Le rythme, le style, l’univers …

Bien documenté (semble-t-il, pour autant que je puisse en juger, mes connaissances en la matière étant plutôt limitées), ce roman plonge le lecteur au cœur de l’Afghanistan.

Cependant, n’étant pas une inconditionnelle du genre policier, j’aurais sans doute davantage apprécié de partir à la découverte de l’Afghanistan en compagnie de personnages plus complexes, se situant au cœur du récit et non au service d’une intrigue.

Une intrigue bien articulée, dans laquelle s’imbriquent deux histoires parallèles qui finiront par se rejoindre, mais que l’on suit facilement. A la fin, tout est expliqué très vite, on referme le livre sans se poser de questions.

Loin de m’ennuyer, j’ai dévoré ce roman en quelques jours, mais je dois avouer qu’après quelques centaines de pages, lorsque je quittais Oussama dans une situation délicate pour rejoindre les bras de Morphée, je n’avais aucune inquiétude quant au fait de le retrouver le lendemain.

Un style efficace servant bien le genre ‘thriller’, mais qui manque de poésie à mes yeux.

Par exemple, Cédric Bannel nous présente Oussama ainsi : « âgé d’un peu plus de cinquante ans, Oussama mesurait deux mètres. Sec (il pesait à peine quatre-vingt-dix kilos), il en imposait avec sa barbe veinée de gris, taillée court, et ses cheveux ras. ».  

Aurions-nous pu nous passer du poids du personnage pour suivre l’intrigue ? Je le présume… et serai tentée de dire que l’auteur manie mieux la précision que la métaphore.

Quelques indications inutiles par moments, comme l’indication que la mère de Nick s’est remariée avec un apiculteur, sur laquelle mes yeux se sont posés en feuilletant le livre à nouveau. Une information figurant au dossier du personnage, tendant probablement à montrer le niveau de précision du dossier, mais le reste du paragraphe m’a paru remplir amplement cet office.

 

Tout cela est subjectif bien entendu, ne constitue que mon humble avis, et j’ai peu de points de comparaison dans la catégorie ‘thriller’.

De toutes façons, je ne m’en fais pas, mes petites piques ne pourront faire grand mal à un roman déjà classé dans la collection ‘Best-sellers’.

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