Mélu prise dans les filets de l'Homme de Kaboul
L'auteur: Cédric Bannel (né en 1966) est déjà l'auteur de plusieurs thriller.
Le
livre:
Afghanistan, 2010. Oussama Kandar, membre de la police afghane, est
appelé pour constater un suicide. Pas un attentat suicide si courant
hélas à Kaboul: un véritable suicide. Cela ne serait pas vraiment
de son ressort si le ministre de la Justice en personne ne s'était
pas déplacé sur les lieux. Oussama
flaire une histoire plus compliqué qu'il n'y paraît, et engage une
enquête pour vérifier que Wali Wadi s'est réellement suicidé tout
seul.
Au même moment, en Suisse, Nick Snee et son ami Werner, employés
d'une société discrète travaillant pour le compte des
gouvernements et grande entreprises, ont enfin trouvé la trace d'un
des fugitifs qu'ils sont chargés de retrouver. Voulant aller trop
loin, trop vite et tout seul, Werner est abattu par ses propres
collègues. Nick décide alors de se renseigner sur un fugitif assez
important pour que personne ne compromette sa capture, par même
quelqu'un de la maison. Il apparaît que le fugitif et le "suicidé"
d'Afghanistan sont relié par un même nom, celui d'un mystérieux
rapport: Mandrake.
Rappelons-le encore une fois: les polars, les
thrillers, ce n'est pas du tout mon truc. J'ai ouvert ce livre sans
vraiment savoir comment l'aborder. Immédiatement,
j'ai été séduite par le ton: un brin cynique, très vif, il m'a
tout de suite accrochée.
On rappelle par exemple que ce pauvre Oussama a bien du mal à faire
son travail dans un Afghanistan infesté d'Américains en état de
guerre avec le prénom qu'il porte et que sa mère a choisi a une
époque où son tristement célèbre homonyme n'était qu'un inconnu.
Il a bien sûr fallu entrer dans l'histoire: peu aguerrie à
l'exercice qui consiste à suivre plusieurs pistes où indices se
répondent et s'entrecroise, j'ai pourtant joué le jeu. Et je ne
l'ai pas regretté: l'on suit sans aucun problème les différentes
étapes de l'enquête et les déconvenues d'Oussama et de Nick, sans
pour autant que le scénario ne soit téléphoné. Je parle de
scénario, car outre son ton vif, ce livre a aussi le
rythme effréné d'un film d'action.
Je me suis parfois sentie comme dans un épisode de NCIS:
complètement prise dedans! Dernier point positif, et non des
moindres: la
peinture de l'Afghanistan est tout à fait poignante. Je me suis
rendue compte que pour un pays qui a tant fait la une de l'actualité,
je n'en savais presque rien.
Le roman, sans faire perdre son souffle à l'action, nous rappelle à
la fois la dure condition féminine, notamment à travers Malalai,
l'épouse d'Oussama, mais aussi son histoire, sa géographie (un pays
encore sauvage dont certains villages reculés ne peuvent même pas
être situés sur une carte), sa situation sociale. J'ai aussi appris
beaucoup sur les Talibans et sur le terrorisme. Le travail de
documentation sur ce pays a été énorme et le résultat est
absolument superbe, tant par sa richesse que par sa capacité à
s'intégrer dans une intrigue aussi réussie.
En conclusion, je
n'aime pas les romans policiers. Et pourtant, ce roman m'a beaucoup
plu, et je vous le recommande! Il sort le 3 mars, et je remercie
Violette de Canalblog et les éditions Robert
Laffont
pour cette découverte en avant-première et cette superbe expérience
de lecture.