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L'homme de Kaboul
22 février 2011

Mélu prise dans les filets de l'Homme de Kaboul

Par Mélusine

L'auteur: Cédric Bannel (né en 1966) est déjà l'auteur de plusieurs thriller.

Le livre: Afghanistan, 2010. Oussama Kandar, membre de la police afghane, est appelé pour constater un suicide. Pas un attentat suicide si courant hélas à Kaboul: un véritable suicide. Cela ne serait pas vraiment de son ressort si le ministre de la Justice en personne ne s'était pas déplacé sur les lieux. Oussama flaire une histoire plus compliqué qu'il n'y paraît, et engage une enquête pour vérifier que Wali Wadi s'est réellement suicidé tout seul. Au même moment, en Suisse, Nick Snee et son ami Werner, employés d'une société discrète travaillant pour le compte des gouvernements et grande entreprises, ont enfin trouvé la trace d'un des fugitifs qu'ils sont chargés de retrouver. Voulant aller trop loin, trop vite et tout seul, Werner est abattu par ses propres collègues. Nick décide alors de se renseigner sur un fugitif assez important pour que personne ne compromette sa capture, par même quelqu'un de la maison. Il apparaît que le fugitif et le "suicidé" d'Afghanistan sont relié par un même nom, celui d'un mystérieux rapport: Mandrake.
Rappelons-le encore une fois: les polars, les thrillers, ce n'est pas du tout mon truc. J'ai ouvert ce livre sans vraiment savoir comment l'aborder.
Immédiatement, j'ai été séduite par le ton: un brin cynique, très vif, il m'a tout de suite accrochée. On rappelle par exemple que ce pauvre Oussama a bien du mal à faire son travail dans un Afghanistan infesté d'Américains en état de guerre avec le prénom qu'il porte et que sa mère a choisi a une époque où son tristement célèbre homonyme n'était qu'un inconnu. Il a bien sûr fallu entrer dans l'histoire: peu aguerrie à l'exercice qui consiste à suivre plusieurs pistes où indices se répondent et s'entrecroise, j'ai pourtant joué le jeu. Et je ne l'ai pas regretté: l'on suit sans aucun problème les différentes étapes de l'enquête et les déconvenues d'Oussama et de Nick, sans pour autant que le scénario ne soit téléphoné. Je parle de scénario, car outre son ton vif, ce livre a aussi le rythme effréné d'un film d'action. Je me suis parfois sentie comme dans un épisode de NCIS: complètement prise dedans! Dernier point positif, et non des moindres: la peinture de l'Afghanistan est tout à fait poignante. Je me suis rendue compte que pour un pays qui a tant fait la une de l'actualité, je n'en savais presque rien. Le roman, sans faire perdre son souffle à l'action, nous rappelle à la fois la dure condition féminine, notamment à travers Malalai, l'épouse d'Oussama, mais aussi son histoire, sa géographie (un pays encore sauvage dont certains villages reculés ne peuvent même pas être situés sur une carte), sa situation sociale. J'ai aussi appris beaucoup sur les Talibans et sur le terrorisme. Le travail de documentation sur ce pays a été énorme et le résultat est absolument superbe, tant par sa richesse que par sa capacité à s'intégrer dans une intrigue aussi réussie.
En conclusion, je n'aime pas les romans policiers. Et pourtant, ce roman m'a beaucoup plu, et je vous le recommande! Il sort le 3 mars, et je remercie Violette de Canalblog et les éditions
Robert Laffont pour cette découverte en avant-première et cette superbe expérience de lecture.

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Commentaires
L
Bravo Mélusine ! Ta critique est bien ficelée !
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