"L'homme de Kaboul" un agréable livre à lire

Par Florel

J'avais un peur en commençant ce livre de me retrouver dans le schéma habituel de ce genre, c'est à dire personnages principaux occupés par une histoire d'amour branlante et enquête qui piétine, pour finalement avancer correctement - et devenir par la même occasion intéressante - sur les 150 dernières pages. Le schéma habituel quoi. Hé ben avec ce bouquin non. Pas de contes à dormir debout, d'histoires qui ne servent à rien, aucun temps mort, c'est toujours et seulement enquête, enquête, enquête. Ce qui est extrêmement agréable car au moins on ne s'ennuie pas. On s'ennuie tellement pas d'ailleurs qu'il en devient même difficile à lâcher. Et j'exagère pas, j'ai lu les 200 dernières pages en une soirée ! Cette enquête qui va vous emmener dans une Suisse plutôt défavoriser, loin des beaux quartiers et dans une Afghanistan ravager par la guerre, où les habitants et l'armée ont énormément de difficultés pour cohabiter, va, j'en suis certaine, vous plaire si jamais vous vous lancez. 

Puis ce roman a un petit plus. Je trouve qu'il décrit assez bien la situation actuelle en Afghanistan. Pour moi il est très parlant là dessus, bon après c'est peut être moi qui est une mauvaise opinion.  Mais cette tension entre l'habitant et l'armée, les jeunes et les anciens, les femmes et les hommes -qui sont encore très arriéré niveau mentalité- les talibans qui veulent reprendre le pouvoir, et j'en suis curieusement certaine véridique. Finalement ce qui est super c'est qu'à travers un roman on n'arrive à situer la réalité et la tension de la situation là-bas et on peut le dire c'est pas jojo.

Néanmoins le seul petit hic de ce roman est le personnage principal Oussama Kandar. Ce flic correct et intègre est un peu trop porté sur la religion à mon goût. Il cite souvent Dieu, fait tout le temps sa prière, et a même un esprit assez fermé, bien qu'il existe pire. Mais j'avoue que quand sa femme lui parle sur la burka, et dit que ce sont les hommes les faibles finalement car ils ne savent pas contrôler leurs pulsions (idée à laquelle j'adhère et que j'ai toujours pensé vraie sans être pour autant musulmane) ou encore quand elle lui dit qu'ailleurs des hommes font eux aussi le ménage, il a des réactions puis des paroles qui m'ont fait bondir de 10 mètres et qui m'ont chauffé le sang, tout comme quand sa femme lui parle aussi de leurs deux enfants qui mènent une vie occidental.

Bon ok j'avoue tout, bien qu'assez ouvert je le trouve quand même assez con, misogyne et arriéré, et je dois dire que s'il n'avait pas était ainsi je pense vraiment que j'aurais pu mieux apprécier ce personnage qui ne se laisse pas démonter par la moindre difficulté et qui va jusqu'au bout quoi qu'il lui en coûte.

En résumé c'est un livre très très prenant et pas du tout désagréable à lire. Dès la première page l'histoire commence pour ne plus s'arrêter.