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L'homme de Kaboul
22 février 2011

Epreuves afghanes

Par EEGUAB

Cette chronique entre dans le cadre de l'opération de http://www.canalblog.com/ qui a demandé à certains blogueurs de lire en avant-première L'homme de Kaboul, roman de Cédric Bannel, à paraître le 3 mars, chez Robert Laffont.J'ai donc découvert les "secondes épreuves", ça s'appelle comme ça, du thriller sur fond de guerre civile et de manipulations internationales qui nous emmène des banques de Zurich aux villages miséreux de la montagne afghane. Pas vraiment de mystère : on a vite compris que d'odieux Occidentaux utilisent des autochtones cruels et fanatiques pour détourner à leur profit les pluies de dollars. L'intérêt de ce livre est ailleurs, dans le gros travail de documentation qui a permis à Cédric Bannel de coudre une intrigue de bonne facture, très classique, qui se lit aisément et s'oublie tout autant.Néanmoins ce roman nous donne une idée de la complexité de la situation dans ce pays en guerre permanente depuis des lustres. Le commandant Oussama Kandar, au prénom un peu lourd mais le pauvre n'y est pour rien, policier modéré, essaie de faire le mieux possible un boulot, difficile partout, impossible en Afghanistan tant les rapports entre talibans, ultras ou un peu moins, armée officielle et pouvoir corrompu, sur un air connu, forces de la Coalition internationale, trafiquants d'armes et d'opium, mollahs et paysans kalachnikovisés, sont embrouillés et difficiles à cerner. Bannel insiste à juste titre sur le rôle des ethnies et des clans dont on n'a pas vraiment idée à l'Ouest. Allez vous y retrouver entre Pachtouns, Baloutches, Nouristanis.

Poursuites dignes d'Hollywood dans les rues de Kaboul, attentats suicides qui n'émeuvent plus guère, traitement des femmes comme on l'imagine, voilà le quotidien du qomaandaan. Contrepoint indispensable à cette horreur Cédric Bannel a doté Oussama d'une épouse gynécologue, tentant courageusement avec d'autres femmes de sortir ces dernières de leur condition si archaïque dans les zones les plus reculées du pays et pas forcément tellement mieux loties dans la capitale. Pour moi cela ne fonctionne que superficiellement, ayant du mal à y croire vraiment. Retrouvez tout cela en évitant les mines, souvenirs russes parfois, dans ce thriller assez efficace somme toute, qui nous éloigne des tueurs en série suédois, des passeurs siciliens pourris, des dealers de Los Angeles. Comme quoi le mal est une denrée pour le moins partagée équitablement.

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