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L'homme de Kaboul
17 février 2011

Kaboul et ses contradictions

Par Winniethepooh

A des milliers de kilomètres, Nick à Berne et Oussamad à Kaboul vont être confrontés à une aventure qui va ne leur laisser aucun répit.

Oussama est prévenu qu'un homme s'est suicidé. Il s'agit de Wali Wadi, un trafiquant notoire de Kaboul, communiste de surcroit. Dès le début, Oussama ne croit pas au suicide, Wali Wadi a été assassiné mais il doit le prouver. Très vite, il constate qu'on ne voit pas d'un très bon œil, l'enquête qu'il veut mener. Lorsqu'un de ses coéquipiers est assassiné lors d'un attentat, il comprend qu'on préfèrerait qu'il soit plus mort que vif.

Nick, travaille à Berne pour l'Entité. Une sorte d'association qui se cache sous de faux noms derrière laquelle se terre une terrible organisation qui surveille le monde. Un banquier de  Willard Consulting est en fuite au grand dam de tous.

Nick et son coéquipier Werner sont prévenus par une taupe que l'homme se cache dans un immeuble désaffecté dans lequel vivent des drogués. Werner propose de s'y rendre même si c'est interdit. L'équipe de force K va investir les lieux mais Werner veut absolument y aller.

Tout va mal tourner. Werner est tué par un de K sans sommation. La banquier est en fuite. Nick récupère juste un cd qui se nomme Mandrake et sur lequel sont inscrits un nombre d'initiales : le dossier Mandrake.

Nick et Oussama se dirigent sans le savoir vers le même but, aussi têtus l'un que l'autre au nom des équipiers qui ont été tués. Leurs chemins se rejoindront à Kaboul...

Le personnage central Oussama est très attachant. Il essaie de pratiquer son métier avec les moyens du bord, en restant intègre. Il est croyant. Sa femme Malalai est la seule et unique. Elle travaille à l'hôpital et le féminisme coule dans ses veines, elle aimerait tant aider les femmes de son pays. Leurs enfants vivent en Occident. Oussama est respecté car il a combattu aux côtés de Massoud et c'est ce petit plus je pense qui me l'a fait tant aimer ainsi que sa tolérance.

"Oussama déplia son tapis au milieu du bureau et se livra à sa prière rituelle, invoquant la miséricorde d'Allah, sus le regard de ses adjoints. Gulbudin et Brabak n'étaient pas pieux pour des raisons différentes. Gulbudin, car au fond de lui il était un laïc convaincu qui regrettait le temps du gouvernement communiste. Babrak parce que, comme beaucoup de jeunes de sa génération, il préférait écouter de la musique occidentale, s'amuser avec ses amis et surfer sur Internet que prier un Dieu qui avait abandonné son pays depuis belle lurette. Oussama s'en accommodait, lui dont la foi était profonde."

Cédric Bannel nous transporte dès les premières pages dans une aventure policière très dense. Il ne laisse au lecteur aucun instant de répit.

A travers son roman nous suivons ses personnages dans un pays très complexe, tel est l'Afghanistan mais il reste objectif à tout moment. Tant au niveau des occidentaux que des Afghans, le bien et le mal se côtoient. Il ne prend parti pour aucun camp, il tente de nous faire comprendre cette complexité que nous occidentaux ne comprenons pas toujours avec nos idées de société conforme à ce que nous pensons être le meilleur.

Je terminerai en remerciant Cédric Bannel pour ce merveilleux roman mais surtout pour cette ouverture vers les portes de l'Afghanistan actuel.

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